Initiative Mobilité

L’initiative pour une liaison ferroviaire a été déposée le matin du 15 mars 2013 à 10h00 à la Chancellerie d’Etat. Le texte demande :

Le financement, la réalisation et mise en service avant 2025 d’une liaison ferroviaire rapide reliant Le Locle à Neuchâtel. Son temps de parcours sera de moins de 17 minutes entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel, avec une cadence possible à 15 minutes.

 

Nous venons de déposer l’initiative «Pour une liaison ferroviaire rapide entre le Haut et le Bas». Moins de 5 mois auront été nécessaires pour récolter le nombre de signatures indispensables au dépôt. Nous avons bénéficié d’un superbe soutien populaire. Avec l’aide épistolaire de nombreux citoyens de tous le canton et le soutien des récolteurs présents lors de nos «actions-récoltes» nous avons atteint le chiffre de 5800 signatures. Nous avons ensuite fait valider les paraphes en deux vagues, une en janvier l’autre fin février. Le résultat correspond au standard de récolte avec un taux d’invalidation de 10.5%. Avec un mois d’avance, nous apportons donc aujourd’hui 5218 signatures validées. Alors qu’il n’en fallait que 4500, nous avons une marge de plus de 700 signatures.

Il s’agit d’une initiative citoyenne que l’on pourrait aussi appeler «initiative de la débrouillardise», car aucun membre du comité n’avait par le passé lancé une initiative, et cette démarche montre qu’il n’est pas forcément indispensable d’appartenir à un parti pour donner son point de vue citoyen. Nous avons aussi découvert qu’il ne fallait pas forcément de gros moyens financiers pour y arriver (CHF 212.- pour le train du lancement de l’initiative, CHF 200.- de timbres, CHF 100.- de matériel de récolte et CHF 150.- de photocopies). Avec moins de CHF 700.- de budget et le soutien populaire, nous sommes parvenus à nos fins.

Nous pourrions citer, ce couple du Locle, ou cet employé d’usine qui ont récolté plus de 250 signatures. Ou cette dame de La Chaux-de-Fonds de 80 ans qui est venue récolter avec nous de nombreuses fois. Nous remercions aussi les cafés qui ont laissé l’initiative sur leur comptoir, là aussi des centaines de signatures récoltées. A tous les récolteurs de masse, nous avons envoyé une petite lettre de remerciements, et à tous les autres qui ont envoyé ne serait-ce qu’une seule signature, nous leur disons un grand merci.

Une première étape a été franchie aujourd’hui mais notre travail n’est pas terminé, il faut que l’on garantisse que le texte de l’initiative soit respecté. Dans un premier temps nous demandons au gouvernement actuel ainsi qu’au futur gouvernement de prendre des mesures à court-terme pour pallier à l’inefficacité de la ligne actuelle, en faisant circuler davantage de trains pour atteindre au minimum une cadence à la demi-heure en attendant que le nouveau projet se concrétise. Nous rappelons aux citoyens et aux élus politiques que la Confédération a donné un délai de deux ans pour proposer un nouveau projet et qu’il est évident que notre initiative ne peut pas, ne DOIT pas traîner dans un tiroir. Pour rappel, l’initiative stipule une réalisation de la ligne avant 2025… Nous avons déjà 30 ans de retard évitons d’en prendre davantage.

Il est évident que le nouveau projet de RER devra tenir compte de l’avis de la population, mais nous rappelons aux opposants de l’ère Transrun, que contrairement à ce qu’ils prétendent dans la presse, la population a refusé le projet Transrun, mais n’a pas refusé l’idée d’une nouvelle ligne plus efficace. Pour preuve les nombreuses signatures de citoyens s’étant opposés au Transrun mais qui pensent tout comme nous qu’il faut améliorer les conditions de transport sur le canton. Aux opposants qui tentent de prendre en otage les opinions des citoyens, nous leur conseillons d’aller faire un tour dans la rue et d’en prendre la température. Nous, nous l’avons fait. D’après ce que nous avons capté dans la rue, le nouveau projet devra :

1) Revoir son mode de financement : éviter de trop charger les communes, en amortissant le coût sur un nombre d’années plus grand.

2) Améliorer significativement le temps de parcours. De plus, les gens pensent que l’augmentation de la capacité de la ligne (cadence) est vraiment importante.

3) Faire en sorte que les vallées et villages ne soient pas oubliées dans le cadre d’un projet de mobilité plus global.

Nous ajoutons aussi que ce nouveau projet devra porter un nom fédérateur qui tienne compte des Vallées, du Haut et de Bas du canton. A ce titre nous lancerons prochainement un concours de noms sur notre page Facebook : «Comment pourrait s’appeler le nouveau réseau neuchâtelois?»

Il s’agit bien d’un réseau de transports neuchâtelois dont nous parlons et bien que notre initiative parle d’une liaison Haut-Bas dont nous avons tous besoin, nous osons espérer que le nouveau Conseil d’Etat saura tenir compte de l’entièreté du Canton et viendra compléter les demandes de notre initiative par une vision globale et cantonale des transports.

Ainsi afin de garantir que ce que nous demandons soit respecté, nous avons rédigé ceci à l’intention du Conseil d’Etat, une lettre que nous joignons à ces signatures :

«Madame et Messieurs les Conseillers d’Etat, Monsieur le Président du Conseil d’Etat,

Aujourd’hui, le comité d’initiative, issu du collectif « Le Haut veut vivre », dépose à la Chancellerie son initiative, avec plus d’un mois d’avance et munie de près de 5200 signatures. Récoltée dans tout le canton, cette initiative demande la réalisation rapide de la colonne vertébrale du futur réseau de transport public du Canton.

Fort du soutien populaire reçu et avec une légitimité démocratique certaine, le comité d’initiative demande aujourd’hui officiellement au Conseil d’Etat d’être représenté au sein du groupe de travail « post-RER », au même titre que les opposants à l’ancien projet, et en nombre égal, ceci afin d’esquisser la solution la plus constructive possible pour le futur des transports publics du Canton et des Montagnes neuchâteloises.»

Pour conclure, nous souhaitons poursuivre dans la ligne que nous nous étions fixées en septembre et comme nous ne sommes pas en manque d’idées, la prochaine date qu’il faut retenir est le 27 mars à 20h00, nous organisons un débat au musée d’horlogerie de la Chaux-de-Fonds sur le thème de « Mobilité sur le Canton de Neuchâtel et son avenir sous la nouvelle législature». En ce sens nous avons envoyé une invitation à chacun des candidats au Conseil d’Etat pour participer à ce débat et nous invitons les citoyens intéressés à y participer eux aussi.

Concernant le projet du groupe LiEN présenté hier aux médias. Nous ne savions pas qu’ils allaient dévoiler un projet mais bien que leur calendrier soit étrangement agencé puisque nous allions déposer l’initiative le jour d’après, et après avoir lu les documents qu’ils nous ont fait parvenir, nous pouvons dire que leur projet va dans le bon sens. Là où nous représentons l’aspect citoyen et politique du nouveau projet eux en représentent l’aspect technique. En ce sens, leur travail et notre travail semblent complémentaires en particulier parce qu’il s’agit de deux démarches citoyennes.

 

 

photos Aline Girardbille

Pour rappel, le lancement de l’initiative avait eu lieu le 23 octobre 2012 au Locle.

Ville symbolique car l’initiative vise à favoriser la liaison entre Le Locle et Neuchâtel, entre le Haut et le Bas. Le Locle est aussi une ville qui se trouve proche de la frontière et qui expérimente tous les matins et les soirs la question de la mobilité et en tire un constat évident : La voiture ne semble pas être l’avenir du transport en milieu urbain et inter-urbain. C’est aussi une ville symbolique de par la perte de son école d’ingénieur. Une liaison ferroviaire rapide aurait donné un argument de poids au Locle pour conserver son école et ses étudiants. Preuve que les infrastructures de transports sont essentielles à la vie d’une région.

Nous avons choisi la Ville du Locle, car l’initiative ne concerne pas uniquement une Ville, La Chaux-de-Fonds, mais elle concerne tout le Haut, les Montagnes neuchâteloises, les régions voisines et nous sommes convaincus qu’elle est également dans l’intérêt de tout le canton y compris du Bas.

Nous du «Haut veut vivre» souhaitons suivre l’exemple de certains pionniers qui nous ont précédés. Ils ont été des visionnaires intelligents et courageux ; ils ont misé dans l’avenir, et ont eu l’audace de réaliser de grands projets:

Il y a 120 ans ils ont gagné le pari fou de réaliser un aqueduc de 18 Km de Long pour faire monter l’eau de l’Areuse jusqu’à La Chaux-de-Fonds, 400 m plus haut. Ont-ils eu tort ? Non, l’arrivée de l’eau a révolutionné la qualité de vie des chaux-de-fonniers et permis l’essor extraordinaire de la Ville

En ce qui concerne la Ville du Locle : Historiquement, la première ligne de chemin de fer du canton de Neuchâtel a vu le jour entre Le Locle et La Chaux-de-Fonds, il y a 155 ans. Ensuite le 15 juillet 1860 a ligne est ouverte entre Neuchâtel et Le Locle, en passant sous la Vue des Alpes par le tunnel des loges, qui est à l’époque en Suisse le plus long tunnel ferroviaire avec ses 3259 mètres. Si les grandes Villes du haut étaient restées isolées en se fermant sur le monde, les Montagnes n’auraient jamais eu l’essor économique extraordinaire reconnu dans le monde entier.

Nous ne voulons pas démontrer moins de courage et de détermination qu’eux. Nous  souhaitons changer l’état d’esprit plutôt pessimiste, aujourd’hui, des neuchâtelois. Cette initiative est un appel à l’optimisme. Nous voulons construire notre avenir, qui passe inévitablement par les divers échanges entre régions. Pour cela une liaison ferroviaire rapide avec le bas du canton et les autres axes routiers de la Suisse et des pays voisins est indispensable. Nous devons construire et conserver les infrastructures pour les citoyens et garantir l’attrait des Montagnes neuchâteloises pour les cent prochaines années.

Cette initiative émane de citoyens soucieux de l’avenir et soucieux pour l’avenir. Ce n’est pas une initiative du Haut contre le Bas, car si le Haut veut vivre c’est aussi pour le bien du Bas. Combien de places de travail se trouve dans les montagnes neuchâteloises? Des milliers. Comment garantir l’attractivité du Canton et celle des Montagnes neuchâteloises? par ses infrastructures intimement liées à la mobilité. On se mobilise pour la création d’une colonne vertébrale Haut-Bas car nous savons que le Canton ne pourra à long terme pas survivre sans une ligne rapide.

A l’heure où les CFF menacent de supprimer les lignes non rentables, nous constatons ceci :  « Lorsque en tant que pendulaires, vous avez à choisir entre un trajet en train ridiculement lent (au-dessus de 20min entre les deux plus grandes villes du canton) et la voiture… et bien vous prenez la voiture. Si on veut que les citoyens utilisent le train, il faut leur mettre à disposition un outil performant et concurrentiel. Le trajet actuel n’est pas digne de notre Canton et nous ne pouvons accepter que les solutions qui se profilent soient au-dessus des 20 minutes.  Moins de 17 minutes, c’est intriguant c’est malin, et c’est surtout Rapide. »