QUESTIONS AUX CANDIDATS

Une position unanime des Candidats sur les options stratégiques.

Notre réponse républicaine aux mensonges des référendaires. Satire de l’affiche des référendaires.

Nous avons fait parvenir trois questions aux Candidats au Conseil d’Etat concernant HNE, ils avaient une semaine pour nous donner leur avis le plus développé et précis possible. Merci à ceux qui ont joué le jeu. Les candidats de la gauche plurielle ont rédigé une réponse commune.

 

QUESTION A)
Soutenez-vous le projet concernant l’Hôpital neuchâtelois adopté par le Grand Conseil lors de sa séance du 26 mars 2013 qui prévoit notamment une répartition de la chirurgie entre les sites de Neuchâtel (chirurgie ambulatoire) et de La Chaux-de-Fonds (chirurgie stationnaire) ?

Thierry Grosjean (PLR) :Oui, comme membre du gouvernement, j’ai appuyé le dossier HNe prévoyant une répartition des missions.

Yvan Perrin (UDC) : Oui, et j’en suis convaincu. Je précise que le groupe UDC au Grand Conseil a voté le plan stratégique d’HNe à l’unanimité. Pour moi, le Conseil d’Etat a bien trop tardé à présenter son plan  et à appliquer la législation qui prévoit une répartition équilibrée des missions hospitalières. Je regrette le lancement irresponsable d’un référendum  contre la bonne décision du Grand Conseil, notamment de la part de quelques députes PLR du Bas du canton. Ce référendum est contreproductif, il va retarder la mise en oeuvre du plan stratégique et les investissements nécéssaires à l’hôpital de La Chaux-de-Fonds. Mais surtout, il ouvre la porte à une votation populaire dont l’issue pourrait mettre à mal la cohésion cantonale.

Vincent Martinez (PDC) : Natif du Val-de-Travers, habitant le Val-de-Ruz ayant également travaillé à la Chaux-de-Fonds, je considère que la solution votée est la plus adéquate pour le bien de la population du Haut et des Vallées. Je ne suis pas un expert dans ce domaine, mais je permets d’élargir votre question à d’autres aspects. Fondamentalement, c’est l’aspect financier qui pose question dans le maintien de deux sites principaux dans le canton.

  • Avons-nous exploré une possibilité d’accord transfrontalier ou intercantonal pour délivrer des prestations dans le haut ?
  • Avons-nous tenu compte du besoin d’accueil dans un lieu de vie situé le plus proche possible d’un hôpital pour permettre un suivi médical constant ? Pour des personnes TCC ou polyhandicapés par exemple ou également pour l’hospitalisation d’un enfant ?
  • L’Hôpital de la Chaux-de-Fonds permet se rapprochement par la présence du home « les Arbres » qui pourrait avoir une autre affectation. Cette prestation pourrait susciter également un intérêt hors-canton.
  • Avons-nous tenu compte d’une possible augmentation démographique (conséquente) dans le haut et dans les Vallées (grâce notamment à la baisse des impôts des personnes physiques) saturant rapidement le site de Neuchâtel ?

Monika Maire-Hefti, Laurent Kurth, Jean-Nat Karakash (PS) : Oui, nous soutenons sans réserve la proposition adoptée par le Grand Conseil.

La loi sur l’EHM donne la responsabilité au Conseil d’Etat de veiller à la conservation de l’importance relative des sites et à l’égalité entre les régions. Cet élément d’équilibre régional a été un des arguments importants présentés pour l’adoption de la   loi sur l’EHM par le Grand Conseil en 2004 et par la population neuchâteloise en 2005. Ne pas respecter ces promesses faites de manière très claire discréditerait les autorités législative et exécutive de notre canton.

Les options stratégiques pour la répartition des missions hospitalières sont cohérentes pour les années à venir. Dans un dossier aussi complexe que spécifique il est évident qu’il n’y a pas qu’une seule vérité. Il est néanmoins urgent de prendre une décision et de s’y tenir, afin d’assurer aussi vite que possible une meilleure qualité de prise en charge des patients. Le flou qui règne depuis trop longtemps est en effet source de confusion et d’inquiétude, aussi bien pour les patients que pour le personnel. Il n’y a de toute façon pas d’autre option supportable financièrement que de conserver deux hôpitaux   de soins aigus pour les années à venir. Cela permettra enfin de mettre en œuvre la loi sur l’EHM adoptée par le peuple,  de travailler à supprimer les doublons et d’assurer le recrutement du personnel soignant Il nous semble également essentiel d’assurer un avenir aux sites régionaux existants (Béroche, Val-de-Ruz, Val-de-Travers, Le Locle).

Alain Ribaux (PLR) : Oui, si il est raisonnable financièrement et opportun du point de vue médical. Ce n’est qu’après une étude approfondie du dossier que je pourrai, cas échéant, me prononcer définitivement. Les enjeux sont considérables et je veux un système hospitalier – et plus généralement de santé – performant pour mon canton. Le soucis du régionalisme doit aussi être pris en compte.

 

QUESTION B)
Quelle est votre vision pour l’Hôpital neuchâtelois à l’horizon 2025 ?

Thierry Grosjean (PLR) : Un hôpital multi sites accueillant sur ses différents sites les patients, quitte à ensuite les transférer dans les centres de compétences spécifiques. Le partenariat public privé doit être pris en compte, aussi bien à Neuchâtel qu’à la Providence.

Yvan Perrin (UDC) : Je relève qu’en matière de politique hospitalière, des changements peuvent intervenir au niveau de la législation fédérale et que la “libre-circulation des patients”  peut avoir des incidences sur la fréquentation des 2 sites principaux d’HNe. A mon avis, 2 options vont rapidement se dessiner pour 2025:

  • Le plan stratégique est mis en oeuvre rapidement et la répartition des tâches est concrétisée. Les objectifs du plan sont atteints et la nouvelle répartition peut être maintenue bien au-delà de 2025, ce qui serait judicieux au vu des investissements importants à venir à Neuchâtel et surtout à la Chaux-de-Fonds.
  • Le plan stratégique est rejeté ou pas concretisé, par exemple en raison des réticences des médecins et des chirugiens à travailler à La Chaux-de-Fonds. Dans ce cas, bien entendu pas souhaitable, la question du site unique pour les soins aigüs doit être envisagé et ce site serait selon moi, à Neuchâtel. La construction d’un nouvel hôpital sur un nouveau site n’est pas une solution. Mais cela ne doit empêcher de garder un hôpital de soins généraux à la Chaux-de-Fonds et cela va rendre indispensable l’ouverture de la discussion sur le redéploiement d’activités publiques dans le Haut.

Vincent Martinez (PDC) : Maintien des différents sites actuels avec, peut-être un redéploiement différent des missions. La mode du « grand machin unique » sera obsolète et nous aurons (enfin) un coup d’avance sur les autres cantons qui feront marche arrière pour revenir à des structures de proximité permettant de tenir compte du vieillissement de la population et de tous les paramètres en lien avec le développement durable.

Accord avec le CHUV pour devenir des lieux de formation pour les médecins.

Monika Maire-Hefti, Laurent Kurth, Jean-Nat Karakash (PS) : Il est impératif de placer le patient au centre de nos préoccupations pour construire le système hospitalier de demain.

La vraie question qui se pose pour notre   canton de 180’000 habitants, est de savoir quelles prestations de soins aigus nous devrons/pourrons continuer à offrir dans nos hôpitaux? En tous les cas, nous souhaitons confirmer le maintien de 3 portes d’entrée pour l’hôpital, dotées de permanences ouverte  24h/24 et 7 jours/7. Parallèlement, le processus de délégation de toute ou partie de la médecine de pointe aux hôpitaux universitaires bernois et vaudois, sur leurs propres sites ou en collaboration sur les sites neuchâtelois doit se poursuivre. Nous pouvons tirer parti de notre situation privilégiée, puisque nous avons 2 hôpitaux universitaires à moins de 100 km.

De nombreux résidents neuchâtelois font déjà le choix de l’hospitalisation hors canton pour des situations médicales lourdes et délicates. Par contre, lorsque la masse critique est atteinte pour développer une prestation de soins dans notre canton, nous sommes a priori favorables à le faire. En effet, le secteur hospitalier n’est pas seulement une prestation indispensable à la population, mais également un secteur pourvoyeur d’emplois et garant de la formation de médecins pour assurer une relève dans notre région. Une fois que nous aurons une vision claire des prestations à offrir dans le canton, alors il sera temps d’évaluer la meilleure organisation pour les produire.

Alain Ribaux (PLR) : J’espère que nous aurons un système hospitalier de qualité qui n’aura pas été mis à mal par la concurrence des régions limitrophes, avec des missions pointues dévolues aux centres universitaires et un centre de soin « aigus » avec ce qui reste en médecine et chirurgie « classiques » ainsi que des domaines de « niche ». J’imagine des hôpitaux d’accueil de proximité, avec prise en charge incluant un transfert selon les cas.

 

QUESTION C)
Comment percevez-vous la fermeture (provisoire ?) de la policlinique du Locle suite à l’arrêt maladie de ses deux médecins-cadres pour lesquels des remplaçants n’ont pu être trouvés et quelles sont les mesures que pourrait prendre le nouveau Conseil d’État pour assurer la réouverture de la policlinique et éviter une telle situation à l’avenir ?

Thierry Grosjean (PLR) : Mal. Cela montre l’importance de ne pas tout focaliser sur le public et l’intérêt qu’il y a à composer avec le privé. Il est important que le CE prenne la main au CA d’HNe ou collabore de façon plus étroite.

Yvan Perrin (UDC) : Le récent problème intervenu au Locle montre la fragilité du système hospitalier neuchâtelois. Il est pour le moins étonnant qu’au sein d’HNe, il n’ait pas été possible de suppléer sans délai aux absences de 2 médécins. Il semble difficile de déplacer du personnel au sein d’une seule et même institution. Je suis cependant satisfait de voir qu’une solution ait été trouvée. Je pense, et avec moi le groupe UDC au Grand Conseil, que le statut autonomisé  d’HNe doit être rééxaminé, afin de renforcer la gestion politique du système hospitalier neuchâtelois.

Vincent Martinez (PDC) : Déplorable ! De quoi nourrir une vive inquiétude pour la suite ! Mesures à prendre :

  • Accord avec les cliniques privées pour suppléance.
  • Organisation dans la planification HNE des principes de suppléance. Même un spécialiste est sensé avoir été médecin généraliste dans une vie « antérieure ».
  • Clarifier la situation des policliniques : elles ne sont pas là provisoirement avant d’être définitivement fermées !

Monika Maire-Hefti, Laurent Kurth, Jean-Nat Karakash (PS) : Cette fermeture est révélatrice du dysfonctionnement de toute la structure de HNe et en particulier des ses organes décisionnels. L’absence de sens politique est flagrante. Ne pas anticiper la réaction de la population est particulièrement grave. La réouverture complète et pas seulement partielle doit être exigée rapidement. L’arrangement avec GSMN ne peut-être qu’une solution d’urgence. Un concept d’organisation en termes de gestion de l’ensemble des polycliniques au sein de HNe doit être élaboré pour éviter de telles impasses à l’avenir! Cela étant, cet épisode révèle aussi la fragilité d’un système très éclaté en termes géographiques.

Alain Ribaux (PLR) : Je ne connais pas le dossier de la policlinique du Locle (types de prises en charge, fréquentation, système actuel, gardes, remplacements…) et ne peux dès lors vous répondre.

 

Réaction dans l’Impartial suite à la publication de ces réponses : ARTICLE

8 mai 2013